Comment calculer son salaire en étant travailleur indépendant ?

Se lancer en tant qu’indépendant est une belle aventure. Liberté et autonomie rythment votre quotidien, votre travail est organisé comme bon vous semble et votre entreprise est personnalisée. Mais une question revient souvent : combien gagne le travailleur indépendant ? 

Qu’il ait décidé de devenir auto-entrepreneur ou qu’il soit en société, le calcul de la rémunération de l’entrepreneur n’est pas toujours évident lorsque l’on fait ses premiers pas dans le domaine. Chiffre d’affaires, charges, taxes, impôts, dividendes, salaire… beaucoup de notions sont à maîtriser et à prendre en compte pour le calcul de votre rémunération.

À vos stylos, on vous donne la formule magique pour le calcul de votre salaire !

Chiffre d’affaires et rémunération : attention à la confusion

Quel que soit le statut choisi, vous êtes désormais à la tête de votre propre entreprise. En conséquence, vous n’allez plus percevoir un chèque tous les mois comme quand vous étiez salarié. Votre rémunération dépendra maintenant de la réussite de votre entreprise, et surtout, du chiffre d’affaires qu’elle réalise. 

Un travailleur indépendant propose des biens ou des services à ses clients en échange d’une rémunération, définie par ses soins. Les revenus qu’il génère de son activité commerciale, artisanale ou libérale, constituent son chiffre d’affaires brut. Le montant de votre chiffre d’affaires, et par conséquent de votre rémunération, dépendra donc dans un premier temps des prix pratiqués et du volume de vos ventes. 

Mais attention à la confusion ! Ce chiffre d’affaires n’a rien à voir avec votre rémunération nette. La somme qu’il représente ne tombe malheureusement pas directement dans votre poche. Plusieurs opérations sont à réaliser avant de voir votre salaire final.

Calculer son salaire : comment faire ?

Les frais & charges

Le point de départ de votre calcul est le chiffre d’affaires brut de votre entreprise. Une fois cette somme connue, vous devez réaliser la première étape : déduire vos charges.

En pratique, cela revient à soustraire toutes les dépenses liées à votre activité de votre chiffre d’affaires. Vous devez donc déduire différents frais, comme les loyers de votre local professionnel, le montant des achats de matériels, les factures des divers services souscrit pour votre activité, votre cotisation pour l’assurance professionnelle, etc.

Si certaines taxes vous sont appliquées, vous devez également les déduire. En général, la cotisation foncière des entreprises (CFE) est due.

Le régime de TVA

La deuxième étape s’intéresse à votre régime de TVA. En effet, selon votre régime, des sommes seront à soustraire de votre chiffre d’affaires. Si vous bénéficiez du régime de franchise de base de TVA, aucune opération supplémentaire n’est à réaliser. En revanche, si tel n’est pas le cas, et que vous êtes au régime réel ou simplifié, vous devrez ôter le montant dû au titre de la TVA de votre chiffre d’affaires.

Les charges sociales

La troisième étape consiste en la déduction de vos charges sociales. Les taux de cotisations sociales dépendent de votre statut juridique : ils ne seront pas les mêmes si vous êtes en micro-entreprise qu’en entrepreneur individuel classique, ou bien qu’en société. Certains statuts permettent même de regrouper vos prélèvements sociaux et impôts. De plus, au sein d’un même statut, les taux de cotisations peuvent différer selon votre activité.

Le régime d’imposition

La quatrième et dernière étape dépend de votre régime d’imposition, qui lui aussi, diffère selon votre statut et vos choix. En effet, si vous êtes soumis à l’impôt sur les sociétés (IS), votre chiffre d’affaires sera directement imposé. Votre chiffre d’affaires sera diminué, mais le montant restant sera votre salaire net.

Si vous êtes soumis à l’impôt sur le revenu (IR), c’est la rémunération que vous vous êtes attribuée qui sera imposée. C’est à vous de choisir le mode d’imposition le plus avantageux, quand cela est possible, selon votre situation. Prenez en compte qu’il est possible de bénéficier de taux réduits à l’IS, et que l’IR fonctionne par tranche.

Exemples de calcul de rémunération

Exemple du micro-entrepreneur ayant une activité libérale

Votre salaire net sera obtenu après déduction de vos charges et cotisations sociales. Pour la déduction des charges, un abattement forfaitaire est pratiqué (34 % pour les activités libérales). Cet abattement s’applique directement à votre chiffre d’affaires. Pour ce qui est des cotisations sociales, le taux est de 22 % pour une activité libérale (11 % si vous bénéficiez de l’ACRE). Vous avez maintenant votre bénéfice imposable, soumis au barème de l’impôt sur le revenu. 

Bon à savoir : le micro-entrepreneur peut opter pour le versement libératoire afin de s’acquitter de ses obligations fiscales et sociales en un seul prélèvement (24,2 % pour une activité libérale).

Exemple de l’entrepreneur en SASU

Le chiffre d’affaires net obtenu est le résultat de votre entreprise. Vous devez ensuite vous rémunérer, soit via une rémunération, soit via des dividendes. Ces deux modes de rémunérations n’impliquent pas la même imposition : le versement d’un salaire implique des charges salariales, mais permet de bénéficier de la sécurité sociale et de déduire votre rémunération du bénéfice imposable, et par conséquent votre imposition à l’IS. Le versement de dividendes est quant à lui imposé à la « flat tax » au taux de 30 %.


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